Interview de Nicolas Feuz
Eunoto le titre de votre dernier thriller est
une cérémonie Masaï, pourquoi ce titre et qu’elle est sa signification pour
vous ?
Eunoto
est la fin de la période du guerrier chez les Massaï, le passage à l’âge adulte
qui permet d’accéder au mariage. Eunoto
est le cinquième roman de la série dédiée à l’inspecteur Michaël «Mike» Donner.
Il constitue un second prequel à la trilogie massaï, dont l’histoire se situe
entre la fin d’Emorata (premier
prequel) et le début d’Ilmoran (tome
1 de la trilogie). Il peut cependant se lire indépendamment des quatre autres
titres, qui comptent tous des titres correspondant à des cérémonies ou des
stades de la vie des Massaïs. Si Emorata
et Eunoto n’ont certes aucun lien
direct avec les Massaïs (si ce n’est la couleur de peau du flic métis Mike
Donner), l’explication de ces titres se trouve dans Ilmoran.
Comment conciliez-vous votre vie professionnelle
qui doit être chargée et votre vie d’écrivain ? Qu’est ce qui vous ressource ?
Un job à 120% et un
hobby à 120%, ça fait largement plus que 24 heures… et pourtant, je dors
bien ! Trêve de plaisanterie, je ne sais pas, mais j’y arrive. Et je suis
à jour dans mon travail. On reproche toujours à la Justice d’être lente. Je
refuse de donner raison à cette idée préconçue et il est hors de question qu’on
dise un jour que mes dossiers pâtissent de mon hobby. Donc, je rame pour être à
jour… et avoir encore un peu de temps pour écrire. Je me ressource de différentes
manières, notamment dans le sport, mais surtout sans jamais porter atteinte aux
heures de sommeil dont j’ai besoin.
Est ce que les affaires criminelles que vous
décrivez dans Eunoto, sont tirées de votre expérience professionnelle ?
Pas directement, car
je suis lié par le secret de fonction et le secret de l’instruction. En
revanche, on trouve dans Eunoto une
série de références à des événements romands ayant existé (notamment dans les
discussions entre les deux gendarmes genevois en patrouille ou encore la
tragique affaire de l’incendie d’une cellule aux EPO). Ceux-ci ont défrayé la
chronique et ont donc été rendus publics. Je tirerai plus facilement de mon
expérience professionnelle des techniques d’investigation, comme par exemple la
virtopsy (autopsie virtuelle avec
scan 3D du corps) ou l’usage multiple des drones (tant par la police que par
les criminels), ou encore des scènes et dialogues de la vie professionnelle
(comme par exemple la réunion des procureurs et policiers romands dans les
locaux du Ministère public de Vevey, pour faire le point sur l’enquête en cours).
Pourquoi l’auto-édition ? Est-ce qu’à
l’avenir, vous pensez intégrer une maison d’édition pour être publié plus
largement ?
L’auto-édition a été
un choix par défaut, au moment de la sortie de mon premier livre (Ilmoran). Puis je me suis complu dans ce
système, sans chercher d’éditeur, voyant que la mayonnaise avait pris. Toutefois,
cette «auto-construction» sur le plan romand s’avère pratiquement impossible à
étendre au reste de la francophonie (sans encore parler de traductions). Donc,
dès 2018 – touchons du bois, les tractations sont en cours – je devrais être
édité à Paris.
Il existe une belle amitié entre vous et Marc
Voltenauer. Dans vos deux romans policiers “Eunoto” et “Qui a tué Heidi”, vos
inspecteurs se rencontrent dans une même scène, qu’elle joli clin d’œil ! A
quand un manuscrit à quatre mains avec vos deux inspecteurs ?
Avec Marc, nous avons
évoqué deux idées dès notre toute première rencontre au début du mois de
janvier 2016 : créer un Cercle d’auteurs de polars romands et organiser
une rencontre entre nos deux enquêteurs dans Eunoto et Qui a tué
Heidi ? C’est chose faite. La rédaction de ce chapitre commun a d’ailleurs
été une magnifique expérience. Maintenant que nous avons réalisé nos deux
premières idées, il va falloir en trouver d’autres…
Nous restons pantois à la fin de votre roman, un
important personnage est éliminé. Est-ce qu’il y aura une suite aux aventures
de l’inspecteur Michaël Donner ?
En principe, Eunoto est la dernière aventure de
l’inspecteur Mike Donner. L’intrigue secondaire concernant l’élimination de ce
personnage trouve sa source dans Emorata.
Et puis, ce personnage n’apparaît pas dans la trilogie massaï (dont le tome 1 –
Ilmoran – suit immédiatement la fin
d’Eunoto). Je devais donc trouver un
moyen de l’éliminer.
Si nos lecteurs visitent Neuchâtel que leurs
conseilleriez vous ? Votre quartier préféré ? Et votre bistrot favori ?
La colline du Château
et de la Collégiale est un site incontournable de Neuchâtel. On mange de très
bons tartares de bœuf au Café de la Collégiale. Il y a également la place des
Halles et celle voisine du Coq d’Inde, avec mon «stam» le café (et crêperie) Le
Sud. Et si vous aimez les falafels et la cuisine israélienne, allez faire un
tour chez Ami-Ami en pleine zone piétonne du centre-ville ; vous voyagerez
tout en restant chez nous.
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